Fête du Canada - 1er juillet

Message de notre archevêque, Mgr Francis Leo

Bonne fête du Canada à tous.

Alors que nous célébrons le Canada, fondé en 1867, nous sommes heureux d'avoir l'occasion de rendre grâce à Dieu pour ses abondantes bénédictions et de prier pour qu'il continue de nous bénir, de nous protéger et de nous guider. La collecte (prière d'ouverture) de notre liturgie de la fête du Canada reconnaît le règne de Dieu dans notre pays et son soin pour nous :

"Dieu qui veilles sur notre monde, regarde le pays où tu nous as donné de vivre;
accorde à tous ses habitants de rechercher le bien commun,
à ceux qui nous gouvernent de le faire avec sagesse,
afin qu’il y ait parmi nous plus de justice
et dans le monde entier plus de bonheur et de paix.
Par Jésus Christ notre Seigneur. Amen".

nous rappelant que Dieu non seulement crée, mais qu'il soutient également (cf. Catéchisme de l'Église catholique/CCC 301). C'est par l'acte même de la Création que Dieu se révèle à nous, nous donnant accès, par la « lumière naturelle de la raison », à Le connaître, à L'aimer et à Le servir fidèlement et fructueusement.

La collecte continue en priant pour "la sagesse de ceux qui gouvernent... le respect de la vie humaine et la dignité de tous les citoyens", et se termine par le désir de justice, d'unité et de paix dans notre pays. Ces deux triplets – sagesse / respect / dignité, et justice / unité / paix – contiennent un aperçu important de la doctrine sociale catholique ; à savoir le lien étroit entre l'éthique de la vie et l'éthique sociale. Pour que la justice, l'unité et la paix existent, une bonne gouvernance, le respect de la vie et de la dignité des Canadiens sont nécessaires ; c'est un principe fondateur de l'enseignement social de l'Église. Le pape François l'exprime succinctement : « Les questions liées à la vie sont intrinsèquement liées aux questions sociales. Lorsque nous défendons le droit à la vie, nous le faisons pour que chaque vie, de sa conception à sa fin naturelle, soit une vie digne, une vie libérée des fléaux de la faim et la pauvreté, la violence et la persécution. » L'interdépendance des questions entourant la vie et la complexité des maux sociaux ne peuvent jamais être séparées. Historiquement, le déni des droits de l'homme et de la dignité a conduit à des bouleversements sociaux et, dans certains cas, à des pertes catastrophiques de vies humaines.

En tant que communauté de foi, nous nous efforçons d'édifier le Royaume de Dieu, et nous nous souvenons du passage de saint Matthieu : « Tout ce que vous avez fait à l'un de mes plus petits frères et sœurs, vous l'avez fait à moi » (Mt 25:40 ; cf. Mt 25:31-46). Il s'agit plus qu’un axiome moral à appliquer dans des situations et circonstances désespérées :

Il s'agit d'une profonde vérité christologique qui pointe :
d'abord vers la divinité souveraine de Jésus-Christ ;
deuxièmement, la réalité selon laquelle nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu ;
et troisièmement, la responsabilité de prendre soin les uns des autres.

Lorsque nous réfléchissons sur l'Incarnation de la Deuxième Personne de la Sainte Trinité, nous sommes frappés par l'amour de Dieu qui l'a poussé à s'humilier, à embrasser la pauvreté de la condition humaine pour nous relever et participer à Sa vie divine (cf. CEC 460). Le mandatum de l'Évangile de saint Jean de s'aimer les uns les autres comme Il nous a aimés (cf. Jn 13, 34-35) est une invitation à demeurer dans l'amour de Dieu et à étendre sa communion à tous ceux que nous rencontrons.

Dans ma lettre pastorale intitulée « Chercher le Royaume de Dieu par-dessus et au-delà de toute autre chose », j'ai invité les fidèles de l'archidiocèse de Toronto à prendre des mesures concrètes pour rendre le Royaume présent et défaire certaines des distorsions modernes que nous vivons quotidiennement. J'ai proposé une liste de douze efforts, un pour chaque mois. Au cours du mois de juillet, j'ai suggéré que nous recherchions des opportunités pour propager et renforcer le Royaume de Dieu en travaillant intentionnellement pour la vérité et la vie, la sainteté et la grâce, la justice, l'amour et la paix. Je voudrais profiter de cette occasion pour renouveler cette invitation et prier pour que nous prenions au sérieux notre appel baptismal à la sainteté et au service en tant qu’Église.

En cette fête du Canada, nous célébrons avec joie la fondation de notre pays et reconnaissons avec humilité la mission qui nous a été confiée par Notre Seigneur lui-même. En tant que citoyens du Royaume de Dieu et de ce monde également, nous reconnaissons les abondantes bénédictions qui nous ont été accordées ici au Canada et nous nous efforçons d'étendre ces bénédictions aux autres. Ne nous lassons jamais de rechercher la gloire de Dieu, de désirer accomplir sa sainte volonté, d'embrasser son dessein pour nos vies et pour notre monde, de tendre la main et de faire une différence dans la vie de nos concitoyens canadiens.

Que Dieu vous bénisse, ainsi que vos familles et amis, en cette fête du Canada. Saint Joseph, saint patron du Canada, priez pour nous.